Xavier Coquelet, L’Arbre des cent collines

À l’occasion de la sortie de son livre L’Arbre des cent collines, nous avons rencontré Xavier Coquelet.

Qu’est-ce qui vous a amené à écrire ce livre ?
«J’avais envie, parmi toutes les choses qui m’intéressent, de focaliser mon attention sur un “truc” précis que j’approfondirais. Il se trouve que les arbres sont les êtres vivants que je connais le mieux : je suis jardinier et accompagnateur en montagne.
J’ai décidé de me pencher sur les arbres du pays voironnais. Tous les arbres, dans tous leurs états, qu’ils soient fruitiers, d’ornement ou sauvage, quelle que soit leur manière d’être vivants et d’habiter notre coin. Ils sont à l’origine de notre vie : sans arbres pas d’humains…»

Quels sont les arbres remarquables à Bilieu ?
«Je ne connais pas d’arbre vraiment remarquable à Bilieu. Toutefois il y en a de très beaux qui accompagnent la vie des hommes depuis très longtemps, dans ce qu’on appelle l’ethnobotanique. Les châtaigniers des bords de chemins, dans les vergers, plantés depuis des années : on en tirait de la farine (qui a sauvé de la famine), du bois de construction, des piquets que l’on voit encore dans les champs. Les frênes, un peu partout, utilisés fréquemment pour faire des manches d’outils, pour nourrir les bêtes. Et, avant l’utilisation du métal, autour de l’an Mille, on en faisait des armes (lances, arcs et flèches et même poignards !) Les hêtres aussi, le meilleur des bois de chauffage : il y en a quelques uns magnifiques dans le bois au-dessus du stade.
Et puis les tilleuls, l’arbre d’ombrage dans les jardins : les fleurs en tisane et le bois pour sculpter. Il y a aussi un cèdre pleureur devant la mairie qui, un peu plus vieux, pourrait atteindre 10 mètres d’envergure s’il avait plus de place.»

Dans votre livre, sans tout dévoiler, avez-vous des passages préférés ?
« Ah oui ! Il y a d’abord l’énumération des arbres.
Au départ, je ne voulais pas faire de descriptifs de tous les arbres parce que c’est ce qu’on trouve dans de nombreux ouvrages consacrés aux végétaux de la région. Et puis, finalement, c’est venu tout seul et je me suis fait plaisir en y mettant de l’humour et du “local”. Par exemple pour le buis, j’ai mis en évidence le fait qu’il sert à la fois pour les chasseurs (qui en font des appeaux pour attirer les animaux chassés) et aussi pour les animaux qui s’y cachent (pour échapper aux chasseurs) !
Il y a aussi le passage sur la musique des arbres. En tant qu’accompagnateur j’aime proposer aux enfants de faire un concert de la musique des arbres. Un jour je me suis fait opérer de l’épaule, et lors de mes nuits où j’étais obligé de dormir assis, j’écoutais de la musique. Ainsi, une nuit, j’ai imaginé de gros hêtres en train de danser, j’ai assisté à une symphonie de la forêt ! C’est peut-être l’effet des médicaments… mais je crois que je suis capable de penser ce genre de choses sans médicaments !»

→ Pour se procurer le livre ou contacter Xavier Coquelet raisindours@gmail.com