Gregg West et Sortir du cercle de la violence

Gregg West et Sortir du cercle de la violence

Pourriez-vous nous expliquer vos motivations pour écrire cet essai ?
“J’ai vécu la violence dans ma famille, et dans mon quartier en tant que victime et témoin du racisme entre blancs et noirs aux U.S.A. puis avec la guerre du Vietnam. Ensuite mes études d’histoire m’ont fait voir bien d’autres guerres, de l’esclavage, du viol, du vol, des meurtres, des humiliations, des pillages que notre espèce a commis dans le cadre du colonialisme, des religions, des entreprises, et la vie familiale.”

Et vous, avez-vous agi vous-même pour arrêter cette violence ?
“Oui, dans ma façon d’enseigner (activités afin de développer la créativité, l’autonomie et
la responsabilité des élèves), par mon engagement dans des partis politiques et diverses
associations, en militant pour l’écologie, la paix, les droits des groupes discriminés, et en
consommant moins pour réduire la violence, (isolation de ma maison, préférence pour le
vélo, végétarisme…).”

Que propose alors cet essai ?
“Il analyse des causes et conséquences de la violence et décrit l’état du monde qui rend
des changements urgents : la surpopulation, la ponction des ressources, la consommation excessive, les inégalités entre riches et pauvres, la destruction massive d’espèces et des habitats, la production d’armes de destruction massive qui génèrent de l’instabilité, la séparation croissante entre les humains et la nature, et une éducation défaillante. La compétition pour ce qui reste aggravera tout si l’on n’agit pas.
J’évoque aussi des croyances qui empêchent de chercher des solutions dans les bonnes
directions. Par exemple, penser que la croissance résoudra la pauvreté alors que cela
détruit les ressources limitées sur la planète, et accaparées par les riches sans partage.
Certains pensent acceptable l’éducation actuelle, abstraite et centrée sur des enseignants, alors qu’elle se préoccupe peu du plaisir d’apprendre, du développement de l’autonomie, d’une démocratie scolaire réelle, de l’acquisition des connaissances pratiques (cuisine, régimes alimentaires, méditation, bricolage, comment éduquer des enfants en communiquant de manière non-violente, etc.). Cette éducation peu équilibrée infantilise bien des élèves qui grandissent sans trouver un sens à leur vie ou une envie de s’investir en tant que citoyens adultes… n’ayant jamais pu le faire enfant.”

Et vous proposez des solutions ?
“PERSONNE ne détient les solutions, car il faudrait trouver les moyens de convaincre un très grand nombre d’autres personnes à les appliquer ! Nous en sommes très loin, comme le climat et le Covid nous le montrent.
Cependant, je propose des pistes par lesquelles chacun peut SE changer, par un effort de cohérence entre ce que l’on fait et ce que l’on veut en regardant toutes les conséquences de nos actes et en choisissant des plaisirs compatibles avec l’avenir de la terre, puis par des engagements collectifs divers. Je suggère aussi des réformes pour changer l’éducation, la gouvernance, l’économie, la contrôle de la technologie, etc.”

Un monde moins violent est-il possible ?
“Il faudrait être nombreux à s’engager pleinement, pas seulement à un effort symbolique.
Chacun-e fera ce qui correspond au sens qu’il/elle donne à la vie.”

Pour trouver l’essai ?
www.editions-verone.com/auteur/gregg-west/sortir-ducercle-de-la-violence